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SEOUL - Des dizaines de milliers de Sud-Coréens ont manifesté samedi à Séoul contre la reprise des importations de boeuf américain, alors que des groupes pro-gouvernementaux ont organisé une contre-manifestation, appelant à la fin d'un mouvement de plusieurs semaines parfois violent.

Selon la police, 50.000 personnes se sont réunies sur la place devant l'Hôtel de ville de la capitale sud-coréenne et sur un large boulevard adjacent, munis de bougies et de pancartes aux slogans critiquant le gouvernement. Parmi les manifestants, on notait la présence de prêtres catholiques et de moines bouddhistes.

Environ 20.000 policiers anti-émeute avaient été déployés autour des manifestants, mais on ne faisait pas état de violences.

Il s'agit du deuxième plus grand rassemblement d'une série de manifestations quasi-quotidiennes contre l'accord entre Séoul et Washington de reprendre les importations de viande bovine américaine. Excités en partie par une couverture médiatique sensasionnaliste, les manifestants estiment que ces importations augmentent le risque d'une épidémie de la maladie de la vache folle. Le 10 juin, environ 80.000 personnes, selon les estimations de la police, avaient défilé à Séoul.

Les manifestations, parfois violentes, ont déjà forcé le gouvernement à négocier un amendement à l'accord avec les autorités américaines le mois dernier, limitant les importations aux bêtes plus jeunes, considérées comme moins exposées à la maladie.

Le mouvement s'est étendu à d'autres aspects de la contestation contre le président Lee Myung-bak, notamment son projet de privatisation des entreprises publiques.

Un groupe conservateur, l'"Alliance citoyenne contre les manifestations illégales et excessives", a réuni samedi 400 personnes appelant à cesser ce mouvement. Ils accusent les opposants à la viande américaine d'instrumentaliser ce dossier pour faire monter la pression contre le président Lee.

La viande bovine américaine est disponible depuis la semaine dernière, mais la plupart des grandes chaînes de supermarchés et de restaurants hésitent à la proposer, craignant d'endommager leur image dans l'opinion. AP