De passage à Paris pour la sortie de son premier album en France « Cocaïno Rap musique », le roi Heenok, celui qu’on ne présente plus tellement son nom est inscrit sur ses T-shirts a accepté de nous accorder une interview exclusive assortie d’un style libre 24 carats déjà disponible en vidéo sur le site. Mais qu’est ce qui s’putain de passe, hein ? L’album est disponible dans les bacs. Courez l’acheter !!
Roi Heenok, pour commencer, peux tu nous dire d’où te vient ce nom, Roi Heenok ?
Mon père était un croyant de la Bible de ouf. On est cinq frères, on a tous eu des noms de la Bible. C’est son délire à lui ! C’est lui qui sperme dans les jambes de ma mère, il créé des dieux, il leur donne des noms de Dieu, c’est ouf quoi ! Mais c’est mon vrai prénom quoi. Jean Marie Beausejour est mon frère, moi mon vrai nom c’est Heenok !
J’ai entendu dire que tu étais producteur auparavant, aussi homme d’affaires, peux tu nous dire ce qui t’as poussé à te lancer dans le rap ?
J’ai vu un manque au niveau français d’une came authentique, j’ai décidé d’être l’ambassadeur du rap francophone.
En France, à part Dubmatik et Kamaro, on connaît très peu le rap qui se fait au québec. En quoi le rap québécois est il différent du rap français s’il existe pour toi une différence entre les deux ?
La différence, c’est lorsque vous voyez du rap qui vient de chez nous, c’est propulsé par des boites qui sont racistes et n’acceptent pas que les noirs s’occupent du rap. Donc vous recevez des nègres qui sont des esclaves, qui sont des métis ou des noirs qui disent oui au maitre blanc, qui vous balancent de la merde, et c’est ce qu’on a quoi ! Le Jeu est fermé pour le vrai truc car il y a une peur du québécois de souche de se faire prendre son pain par une jeune noir ou un arabe. Tu vois le genre. Y a pas de jeu. Y a que le crime. Je suis leur espoir. Je suis le premier artiste rap à sortir de Montréal, de la Rue, et à me rendre en France grâce à la Rue, sans oseille des grandes boites, Je suis comme un libérateur pour eux.
Peux tu nous dire qui sont les rappeurs français les plus réputés au Québec ?
Ils le sont tous, mais dans la Rue. Lorsque tu regardes sur les chaînes des ces québécois de souche, tu vas voir Diam’s, tu vas voir Sinik… Lorsque y a des Kery James, ou un truc spécialisé, ils vont jouer un petit truc. Mais ceux qui ont leur père et leur mère noires, leurs deux parents noirs, sont en voie de disparition dans leurs chaînes. Tu vois le genre ! C’est plus des Diam’s qui passent…
Penses tu qu’il y a une différence entre le public hip hop français et le public québécois ?
En France, il y a une masse d’immigrants qui est forte. Donc, Les jeunes blancs riches, les bourgeois qui achètent le rap font la même chose que la Rue. En imitant la rue, ils sont au courant de qu’est ce qu’il se passe en Rap. A cause de la masse de noirs et d’immigrants en France, ils font un mec comme Sefyu être en première place et ça c’est chaud ! Tu verras jamais ce genre de truc à Montréal, t’es fou ! Avec ses “clic clic clic clic! ” moi je kiffe, je colle, c’est mon nègre tu vois ! Mais pour eux c’est une menace. Moi je taffe pour que lorsque je reviens dans mon fief et que j’ai cassé la Suisse et tout, ils sont obligés de m’accueillir avec cette cocaïno rap musique, cette musique à base de morphine. Et je casse la porte. Dons si un mec comme ça qui se fait prendre avec des flingues et toute sorte de trucs est sur les murs de la France, je libère les noirs qui sont dans la Rue, qui ont des prostituées qui dansent pour eux, ceux qui rentrent en taule et que y a que ça pour eux, je leur donne un espoir de recycler leur peine dans quelque chose de bien quoi, tu vois!
On sait que c’est très difficile pour les rappeurs qui viennent d’ailleurs de s’imposer sur le marché du rap français. Toi tu as complètement réussi. Je voulais savoir ce que ça te faisait d’être reconnu, d’être apprécié par le public français ?
Premièrement, ça me fait plaisir d’être sur Bounce2dis, c’est la première chose, c’est chaud ! Deuxièmement, c’est parce que lorsque tu parles du cœur, lorsque tu parles comme un jeune de cinq ans et que tu dis à ta mère tu es laide ce soir, ta mère te crois. Lorsque tu dis le même truc a ta mère et que t’as trente ans, elle te fous une gifle. Vous vous prenez la tête. Moi je fais le truc comme un jeune de cinq ans, tu comprends. Avec une éducation qui est restreinte. Je ne lis pas de livres pour ne pas me polluer la tête. Et le reste, je vous balance mon style de vie tu vois !
Ton Album est sorti il y a quelques jours maintenant, c’est ton premier album en France, je voulais savoir avec quelle approche tu avais travaillé sur cet album ?
La cocaïno rap, c’est une musique à base de morphine. Une musique qui est basée sur un mec qui est devenu riche avec la cocaïne. Donc je recycle des histoires, et je les mets en poésie pour justement combattre les fantômes qui rodent autour de moi le soir. Je me confesses à Benoît XVI tu vois avec ses textes ! Et j’essaye de m’en sortir. Je prends des vieux trucs de rap, j’ai échantillonné, j’ai construit, j’ai fait de la maçonnerie avec leur son, et maintenant je crache ce feu pour ramener les fanatiques à une essence. Car dans le temps que ces trucs jouaient, dans le temps des années 88 et trucs, juste le fait de s’acheter une paire de Nike blanc tu comprends, propre, propre, propre, sans un truc dessus, c’était le délire de merde ! Là ça prend des chaînes, ça prend des montres, des lamborghini, ça prend des meufs, ça prend la partouze, ça prend des flingues, ça prend de se faire tirer neuf balles. Ce rap de merde est devenu fou ! Alors moi j’essaye de faire revenir un sourire dans la face des gens. J’essaye de faire que les gens se sentent bien avec un minimum, sans être axé vers le brille ! brille ! brille !
Qu’est ce que tu attends de ce premier Album ?
J’attends que les gens ça grandisse sur eux. Je suis patient. J’attends rien car je leur donne un produit de luxe, de haut de gamme. Et la France, c’est la maison du luxe. Ils vont reconnaître le luxe. Je laisse le temps faire les choses. Bon, tu vois !
Pourquoi avoir fait un Album en français et pas en anglais ?
Car je suis un Haïtien, et j’ai fait ma vie a Montréal sur la rive sud, et on s’exprime en français. Donc moi je n’oublie jamais d’où je viens. Que je sois dans Queen’s Bridge ou pas, je m’en bas les couilles. Moi je me prends pas pour un mec de Queen’s Bridge, même si j’ai fait des piges là. J’ai fait des mecs devenir riches, je reste humble et je représente mon putain de fief. Tu vois !
Y a t’il une sortie de prévue aux États-Unis ?
Pour le moment, je vais mettre « la Guerre des Étoiles » car y a des mecs de Queen’s Bridge. On essaye de collaborer avec les Rohff et les Sefyu. J’essaye de faire une sortie qui va être internationale. Je fais que les américains sont en deuxième plan. C’est nous les français qui brillent…
Quels sont les projets à venir après cocaino rap musique ?
Après cocaino rap musique, il y aura « Musique Capitaliste », le premier truc sera pour novembre. On va mettre ça sous les arbres de Noël, tu vois, sous les sapins. Faut que les jeunes se réveillent et vont ouvrir leur présent. Ca va arriver à la fin de l’an quoi !
Penses-tu que sur le marché du rap francophone, il y aura un avant et un après Heenok ?
Non car je suis déjà plus loin que ça. Mais, le français est une langue que j’aime bien tu vois, donc je vais la développer a son maximum. Mais y a rien qui change. Plus d’argent, plus de problème, plus de poudre blanche. Moi je reste dans le truc à fond. Plus que ça va avancer, plus que les albums sont dans le sens que je recule. Moi j’avance en reculant donc ils vont dire mais il aurait fallut qu’il fasse le truc au commencement. Plus que ça va venir, plus que les albums vont être voyous. Y aura pas de système où tu vas voir moi et Diam’s qui font un truc. Il faut le truc que j’ai commencé, la vraie musique de nègre a 100% dans le sens où je garde ça pour les puristes. Moi je mise sur le cheval pur sang à fond. Surtout les autres, mais le pur sang c’est moi ça !
RETROUVEZ PROCHAINEMENT L’INTERVIEW DANS SON INTÉGRALITÉ ET EN VIDÉO SUR LE SITE
Entrevue sur Bounce2Dis