C’est en 1978 que la petite entreprise familiale vît le jour.
Des débuts bien plus que difficiles, dont les souvenirs aujourd’hui ne sont que déchirures.
De ces déchirures du passé, Ugo en a gardé qu’un bout de tissu, c’est d’ailleurs de cette étoffe qu’il tissera son cocon, non pas un vulgaire patchwork, mais un réel travail d’artisan où les liens sont tissés manuellement un à un.
De fil en aiguille la maison Ugo s’est agrandie, et de son histoire en découle des créations authentiques qui ne tardèrent pas à le rendre célèbre, en premier lieu sur la toile, bien évidemment.
A l’heure où ses concurrents ne rêvent qu’a la production à grande échelle et la dimension industrielle, la Maison Ugo reste fidèle à ses valeurs de départ, privilégiant la qualité quitte à se faire plus rare.
Située à quelques rues des devantures reluisantes des grands manufacturiers, l’entreprise familiale préfère le calme des ruelles, parait-il qu’on y est mieux pour créer.
Seule excentricité, un changement de pseudonyme.
Ce changement de nom n’est pas seulement qu’une traduction littéraire afin de recoller à la politique marketing de l’enseigne, mais bel et bien un retour à la définition primaire du patron en couture : la pièce qui servira de modèle.
Exit les costumes rayés aux épaulettes trop larges issus du prêt à porter qu’exhibent ces homo-créateurs, la maison Ugo fait dans le sobre et le sur mesure.
Une alimentation équilibrée, du sport, un mode de vie de mannequin me direz vous, mais Ugo n’est pas de ceux qui se pavanent.
L’hiver est long et il y a de moins en moins de printemps, comme dirait son beau frère.
Les collections se font donc attendre et les fanatiques assistent aux défilés de rappeurs aux textes anorexiques, dans l’espoir enfin de voir un jour Ugo atteindre l’extrémité du podium, sous les projecteurs, saluant son public.
Geste qui comme dans tous défilé de mode vient marquer la fin du spectacle, fini l’exhibition, les choses sérieuses prendront place dans cette industrie de merde.
Dirtysteven.
