Oxmo Puccino

“T'as beau sucer Oxmo, c'est déjà mon poto.” - Roi Heenok

Oxmo Puccino, de son vrai nom Abdoulaye Diarra (né en 1974 à Ségou au Mali), est sans conteste l'un des parrains les plus respectés du rap-jeu francophone. Son écriture toujours usinée, basée sur les métaphores et les jeux sur les sonorités, lui a valu le surnom de “Black Jacques Brel”.

Oxmo débarque à Panam en 1975, directement dans les projets de l'Est parisien. Il passe son enfance entre les quartiers de Danube et de Place des Fêtes, un coin vraiment pauvre, où c'qui y'a beaucoup d'crime.

Mais plutôt que de tremper dans la magouille, Oxmo préfère recycler cette merde en énergie positive et commence, dès l'âge de 13 ans, à rapper avec d'autres négros d'arabes de son quartier. Il performe pour la première fois sur disque en 1995 puis participe à de nombreux projets musicaux. Avec son poto Pit Baccardi, originairement du même quartier, il intègre le collectif aujourd'hui mythique Time Bomb, ce qui lui permet de connecter avec Lunatic, les X-Men, Hifi et bien d'autres rappeurs des plus talentueux des années 90, connus notamment en sous-marin pour leurs styles-libres sur la radio Générations 88.2 dans l'émission Original Bombattak.

Année 1-9-9-7, âge d'or du rap français, paraît la compilation L 432 sur laquelle se trouve la pépite “Pucc Fiction”, un morceau où Oxmo performe aux côtés de Booba et qui rencontre immédiatement un grand succès dans les milieux du Hip-Hop sous-marin. L'année suivante, toujours lors de la grande période du rap en France, Oxmo se fait connaître du grand public avec le titre “Mama Lova” sur la compil' culte de DJ Kheops : Sad Hill. La chanson aura d'ailleurs droit à un clip tévé.

La même année, alors que le collectif Time Bomb originel se sépare, Oxmo signe chez Veurgeun et sort son premier album studio Opéra Puccino qui deviendra disque d'or. Après de nombreuses participation pour divers CD mixés et même la bande originale d'un film, Oxmo sort sa deuxième galette en 2001, L'amour est mort, qui connaîtra un véritable échec commercial, même si les vrais savent… Cependant, il retrouve le succès avec son troisième album, Cactus de Sibérie, en 2004. Il performe à la suite une grande tournée dans toute la France d'où sera tiré un album live en 2005.

En 2006, il devient le premier artiste du rap musique à signer chez Blue Note, le label de la vraie musique de nègres jazz, sur lequel il sort Lipopette Bar, en collaboration avec les Jazzbastards. Cet album, où tout est fiction, rien n'est réél, est plutôt un concept, une sorte de film mais en musique, qui raconte l'histoire du Lipopette Bar, de sa convention et de ses habitués : une diva, Billie, qui disparaît avant son grand spectacle ; Tito, gangster en affaires voulant se ranger ; Kali, apprentie chanteuse ; ou le videur Black Popaye.

En 2007, Oxmo Puccino sort une mixtape avec DJ Cream, La réconciliation, puis signe les paroles du chanteur fruité Florent Pagny et d'Alizée, ces lesbiennes (mais pas tout le monde est fort en écriture), sans doute intéressé par leurs euros. Mais gangster au grand coeur, il part la même année à Bogota accompagné de DJ Cream pour réaliser une résidence artistique. De cette connexion avec les latino-américains est né la galette “Paris-Bogota”

En 2009 sort son dernier album L'arme de paix accompagné d'un recueil de ses meilleurs textes. La même année, il participe à un projet de l'UNICEF pour l'éducation des enfants.

Oxmo Puccino a connecté, lors de sa venue à Montréal en 2008, directement avec le Roi Heenok, préférant fumer le cigare avec ce dernier que de glander avec le délateur Stratège. Depuis, Oxmo a affiché son soutien au genre d'art du Roi, notamment en exprimant son admiration devant l'effort de celui-ci à propager la langue française.

l_art_le_rap_musique/oxmo_puccino.txt · Dernière modification: 2010/07/28 18:42 par cnn

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