Salutations à monsieur le juge italien et ses magistrats

Courrier International a écrit:Justice : cannabis à volonté - pour les rastas
Doctors smoke it, nurses smoke it, judges smoke it, even the lawyers too” – “Les docteurs la fument, les infirmières la fument, les juges la fument, et même les avocats”, chantait le rasta Peter Tosh dans Legalize It, un des hymnes les plus célèbres au moment de la légalisation de la marijuana. La star du reggae n’imaginait pas que, trente-deux ans plus tard, [highlight]la Cour suprême italienne[/highlight] elle-même lui donnerait raison. Le verdict n° 28720 de la 6e section de la Cour de cassation n’a pas établi la légalisation de l’herbe, mais [highlight]le droit pour toute personne professant la foi rasta de fumer du cannabis à volonté sans encourir de sanction.[/highlight]
[highlight]Les fidèles de Jah et de sa réincarnation[/highlight], le négus d’Ethiopie Haïlé Sélassié Ier, [highlight]peuvent librement circuler avec n’importe quelle dose de ganja[/highlight] en sus de la quantité autorisée par la loi parce que, “selon les informations relatives aux caractéristiques comportementales des adeptes de cette religion d’origine hébraïque, la marijuana n’est pas utilisée seulement comme herbe médicinale, mais aussi comme herbe méditative”, ont statué les juges.
La Cour de cassation a été appelée à examiner l’appel d’un habitant de Pérouse âgé de 44 ans et condamné pour avoir été surpris par les forces de l’ordre avec 100 grammes de marijuana dans sa voiture. L’homme avait plaidé qu’il était adepte de la religion rastafarie et devait consommer “l’herbe sacrée à raison de 10 grammes par jour”. Le tribunal de Terni avait refusé de prendre en considération cette “justification spirituelle”, déclarant l’inculpé coupable de détention illicite à des fins de trafic, et le condamnant à un an et quatre mois de prison. Ce verdict a été confirmé par la cour d’appel de Pérouse en décembre 2004 ; la sentence spécifiait que la quantité saisie ne pouvait être considérée comme étant exclusivement à usage personnel.
L’homme a fait appel de cette décision et obtenu gain de cause auprès de la Cour suprême, qui a renvoyé la condamnation à la cour d’appel de Florence afin qu’elle reconsidère son cas en tenant compte du fait que la tradition religieuse rasta prévoit l’usage de la marijuana comme “herbe méditative, et comme telle porteuse d’un état psychophysique visant à la contemplation dans la prière, dans le souvenir et dans la croyance que l’herbe sacrée a poussé sur la tombe du roi Salomon et qu’elle en tire sa force, comme on le déduit des informations fournies par les textes précisant les caractéristiques de cette religion”.
