PEKIN (Reuters) - L'économie chinoise a terminé en trombe l'année 2010 avec une croissance supérieure aux attentes, qui porte la progression du produit intérieur brut (PIB) à 10,2% sur l'année.
L'inflation a par ailleurs diminué moins que prévu, ce qui plaide en faveur de la poursuite du resserrement monétaire entamé par Pékin.
Le PIB de la Chine a crû de 9,8% annuellement au dernier trimestre contre 9,6% au trimestre précédent, selon les données publiées jeudi par le Bureau national de la statistique (BNS). Les analystes interrogés par Reuters prédisaient un ralentissement de la croissance, à 9,2%.
Les prix alimentaires, qui guident l'inflation chinoise, ont augmenté ces dernières semaines, ce qui montre que Pékin a encore du chemin à parcourir avant de vraiment contrôler l'inflation.
Mais d'autres données du mois de décembre, comme la production industrielle ou l'investissement, montrent une économie loin de la surchauffe, à la croissance équilibrée.
"La pression inflationniste s'est intensifiée jusqu'en janvier et la pression en faveur d'un resserrement va s'intensifier, surtout au vu de la croissance du quatrième trimestre, plus forte que prévu", a dit Isaac Meng, économiste chez BNP Paribas à Pékin.
INFLATION DIFFICILE À MAÎTRISER
Le Bureau chinois de la statistique a précisé que l'investissement et la consommation avaient contribué à hauteur de 92% à la croissance de 2010, avec 5,6 points de pourcentage pour les investissements et 3,9 points pour la consommation.
Les exportations nettes ont ajouté 0,8 point de pourcentage.
Les prix à la consommation ont augmenté de 4,6% en décembre en rythme annuel, un ralentissement par rapport à novembre (5,1%) mais moins que prévu par les marchés (4,4%).
Afin de lutter contre les pressions inflationnistes, la banque centrale chinoise a relevé pour la quatrième fois en deux mois le coefficient des réserves obligatoires. Cette hausse sera effective ce jeudi.
Mais elle n'a augmenté que deux fois ses taux d'intérêts depuis début 2010 et certains analystes plaident en faveur d'un nouveau relèvement.
Le Bureau de la statistique a souligné qu'il conviendrait cette année de ne pas sous-estimer les pressions inflationnistes et estimé que les surcapacités de production permettraient de soulager quelque peu les prix.
Les autorités débattent encore des limites à imposer au crédit et des rapports publiés ces derniers jours ont laissé penser que le plafond imposé aux banques pourrait être plus bas que prévu.
Signe toutefois que le durcissement monétaire commence à être suivi d'effet, le taux des prises en pension pondéré à sept jours - taux de référence du marché monétaire chinois - bondissait jeudi de plus de 200 points de base.
Les prix à la consommation ont augmenté de 0,5% en décembre par rapport au mois précédent, contre une hausse de 1,1% en novembre, ce qui montre que l'inflation est en train de ralentir. Les analystes craignent cependant que ce ralentissement ne soit que temporaire.
Les économistes interrogés par Reuters s'attendent à une inflation de 4,3% cette année, au-dessus de l'objectif gouvernemental de la maintenir sous les 4%.
Malgré la fuite de ces données quelques heures plus tôt par les médias locaux, la Bourse de Shanghai est en repli de plus de 2,5% peu avant la clôture.