
C’est une petite bombe qui sort en trombe de sa classe de maternelle. Se poste devant le sapin de l’école et déclare du haut de ses presque 4 ans : «Moi, à Noël, j’ai commandé une guitare qui fait gling-gling.» «O
ui Ismaël, on sait», répond calmement son père qui ne lâche pas des yeux son second dans sa poussette, Isaac, 7 mois. Emmitouflés comme des cosmonautes, les deux petits garçons vont au square, le temps de goûter. «Tu vois, elle, ma copine là, elle a qu’une maman», lance Ismaël qui, lui, a deux papas. Benoît, 35 ans, responsable qualité dans une mutuelle, qui, en congé d’adoption, pouponne. Et Emmanuel, 33 ans, dit «Daddy», qui rentre plus tard «comme tous les cadres» - il est DRH - mais se rattrape avec les bisous et les histoires du soir. Berce Isaac et répète à Ismaël : «Allez doudou, un câlin et au dodo.»
Conakry. C’est l’histoire d’une famille construite par deux hommes qui se sont rencontrés à un concert de Moby en juin 2000 et pacsés en 2006. Une famille qui, comme tant d’autres, s’apprête à «faire son sapin» et se réjouit déjà de l’excitation des petits dont les bouilles défilent sur l’ordinateur du salon, sourient dans des cadres et des albums.
Ces albums s’ouvrent sur un orphelinat de Conakry, en Guinée. C’est là que Benoît est allé, seul, chercher «ses» deux enfants, la loi n’autorisant - du moins pour l’instant - l’adoption qu’aux célibataires et aux couples mariés. «Très peu de pays acceptent des adoptants célibataires, encore moins des hommes. Là, c’était possible, explique Benoît, en préparant le biberon d’Isaac. Avec Emmanuel, on a toujours voulu des enfants. J’ai deux sœurs aînées, lui deux frères. Notre désir s’est vraiment affirmé à l’approche de la trentaine, quand nos amis hétéros ont commencé à avoir des enfants.» «Ado, je me suis toujours imaginé avec des enfants, j’avais des idées sur l’éducation, enchaîne Emmanuel.Puis vers 19 ans, quand j’ai réalisé que j’étais homo, j’ai mis cette idée en sommeil. Mais avec Benoît, cette idée de transmettre, de poursuivre notre couple est revenue.»
Mais comment faire ? «On n’avait pas spécialement envie de transmettre nos gènes et de recourir à une mère porteuse ; et on trouvait la coparentalité avec un autre couple de femmes assez artificielle. On s’est donc décidés pour l’adoption», raconte Benoît.«C’était un projet de couple et j’aurais préféré qu’on puisse tout faire à deux. C’est long ce temps législatif, frustrant, désolant, alors que je sens que la société est prête…», soupire Emmanuel. «On voulait mettre toutes les chances de notre côté pour obtenir l’agrément. Emmanuel est plus souvent en déplacement, il a perdu sa mère très jeune. Moi, j’ai encore mes deux parents, et je suis plus sédentaire», poursuit Benoît. Qui fait seul la demande d’agrément en 2009, l’obtient, et s’envole le 1er août 2010 pour la Guinée. Ismaël a alors 18 mois. Première rencontre, premières photos. Suivront celles d’Ismaël à l’hôtel, dans l’avion, accroché au début comme un koala à Benoît…
Traumatisme. A son arrivée à Paris, Emmanuel devient «Daddy». Et Ismaël saute dans sa nouvelle vie avec son fameux album,«qu’il regarde, triture. Parfois, il me demande de lui raconter son histoire. Notamment quand je suis revenu avec Isaac. Je lui parle alors de sa mère, qui l’a porté dans son ventre mais n’a pas pu le garder. De nous, ses parents, qui l’aimons pour toujours. Je crois que le vrai traumatisme c’est l’abandon, pas d’être élevés par des parents homos».«Nous nous sommes beaucoup préparés. On a lu, on s’est demandé comment gérer le déracinement, le fait d’être deux papas… Cela dit, avec mes frères, nous avons été élevés par mon père, et nous ne sommes pas détraqués pour autant»,dit Emmanuel. «On n’a jamais revendiqué de changer la nature. On ne s’est jamais fait passer pour les parents biologiques. De toute façon, nous sommes deux Blancs, ils sont deux Noirs, rit Benoît.Nous ne vivons pas dans un univers unisexué. D’ailleurs Ismaël différencie très bien les sexes. Il y a ma mère, mes sœurs, nos amies…»
Deux papas cools, deux papas poules ? «Nous voulions un deuxième enfant du même pays pour qu’ils puissent, partager. Nous voulions aussi qu’ils aient le même nom, c’est donc moi qui ai, à nouveau, officiellement adopté. Avec deux enfants, nous sommes comblés», dit Benoît. A un gros détail près : «J’ai l’impression d’être un inconnu pour mes enfants par rapport à la loi, lâche Emmanuel. Je veux être reconnu comme père. Alors si la loi suppose de se marier pour que je puisse adopter à mon tour Ismaël et Isaac, on le fera.»
Jb boin a écrit:La façon qu'ils sont l'antéchrist de s'2pac de merde![]()
Manquerais plu qu'ils soient militants Femen pour atteindre le combo mortel pour ces haïsseurs
Le Carotteur a écrit:C’est une petite bombe qui sort en trombe de sa classe de maternelle. Se poste devant le sapin de l’école et déclare du haut de ses presque 4 ans : «Moi, à Noël, j’ai commandé une guitare qui fait gling-gling.» «O
ui Ismaël, on sait», répond calmement son père qui ne lâche pas des yeux son second dans sa poussette, Isaac, 7 mois. Emmitouflés comme des cosmonautes, les deux petits garçons vont au square, le temps de goûter. «Tu vois, elle, ma copine là, elle a qu’une maman», lance Ismaël qui, lui, a deux papas. Benoît, 35 ans, responsable qualité dans une mutuelle, qui, en congé d’adoption, pouponne. Et Emmanuel, 33 ans, dit «Daddy», qui rentre plus tard «comme tous les cadres» - il est DRH - mais se rattrape avec les bisous et les histoires du soir. Berce Isaac et répète à Ismaël : «Allez doudou, un câlin et au dodo.»
Conakry. C’est l’histoire d’une famille construite par deux hommes qui se sont rencontrés à un concert de Moby en juin 2000 et pacsés en 2006. Une famille qui, comme tant d’autres, s’apprête à «faire son sapin» et se réjouit déjà de l’excitation des petits dont les bouilles défilent sur l’ordinateur du salon, sourient dans des cadres et des albums.
Ces albums s’ouvrent sur un orphelinat de Conakry, en Guinée. C’est là que Benoît est allé, seul, chercher «ses» deux enfants, la loi n’autorisant - du moins pour l’instant - l’adoption qu’aux célibataires et aux couples mariés. «Très peu de pays acceptent des adoptants célibataires, encore moins des hommes. Là, c’était possible, explique Benoît, en préparant le biberon d’Isaac. Avec Emmanuel, on a toujours voulu des enfants. J’ai deux sœurs aînées, lui deux frères. Notre désir s’est vraiment affirmé à l’approche de la trentaine, quand nos amis hétéros ont commencé à avoir des enfants.» «Ado, je me suis toujours imaginé avec des enfants, j’avais des idées sur l’éducation, enchaîne Emmanuel.Puis vers 19 ans, quand j’ai réalisé que j’étais homo, j’ai mis cette idée en sommeil. Mais avec Benoît, cette idée de transmettre, de poursuivre notre couple est revenue.»
Mais comment faire ? «On n’avait pas spécialement envie de transmettre nos gènes et de recourir à une mère porteuse ; et on trouvait la coparentalité avec un autre couple de femmes assez artificielle. On s’est donc décidés pour l’adoption», raconte Benoît.«C’était un projet de couple et j’aurais préféré qu’on puisse tout faire à deux. C’est long ce temps législatif, frustrant, désolant, alors que je sens que la société est prête…», soupire Emmanuel. «On voulait mettre toutes les chances de notre côté pour obtenir l’agrément. Emmanuel est plus souvent en déplacement, il a perdu sa mère très jeune. Moi, j’ai encore mes deux parents, et je suis plus sédentaire», poursuit Benoît. Qui fait seul la demande d’agrément en 2009, l’obtient, et s’envole le 1er août 2010 pour la Guinée. Ismaël a alors 18 mois. Première rencontre, premières photos. Suivront celles d’Ismaël à l’hôtel, dans l’avion, accroché au début comme un koala à Benoît…
Traumatisme. A son arrivée à Paris, Emmanuel devient «Daddy». Et Ismaël saute dans sa nouvelle vie avec son fameux album,«qu’il regarde, triture. Parfois, il me demande de lui raconter son histoire. Notamment quand je suis revenu avec Isaac. Je lui parle alors de sa mère, qui l’a porté dans son ventre mais n’a pas pu le garder. De nous, ses parents, qui l’aimons pour toujours. Je crois que le vrai traumatisme c’est l’abandon, pas d’être élevés par des parents homos».«Nous nous sommes beaucoup préparés. On a lu, on s’est demandé comment gérer le déracinement, le fait d’être deux papas… Cela dit, avec mes frères, nous avons été élevés par mon père, et nous ne sommes pas détraqués pour autant»,dit Emmanuel. «On n’a jamais revendiqué de changer la nature. On ne s’est jamais fait passer pour les parents biologiques. De toute façon, nous sommes deux Blancs, ils sont deux Noirs, rit Benoît.Nous ne vivons pas dans un univers unisexué. D’ailleurs Ismaël différencie très bien les sexes. Il y a ma mère, mes sœurs, nos amies…»
Deux papas cools, deux papas poules ? «Nous voulions un deuxième enfant du même pays pour qu’ils puissent, partager. Nous voulions aussi qu’ils aient le même nom, c’est donc moi qui ai, à nouveau, officiellement adopté. Avec deux enfants, nous sommes comblés», dit Benoît. A un gros détail près : «J’ai l’impression d’être un inconnu pour mes enfants par rapport à la loi, lâche Emmanuel. Je veux être reconnu comme père. Alors si la loi suppose de se marier pour que je puisse adopter à mon tour Ismaël et Isaac, on le fera.»
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