Entrevue d'Africahit
* Comment se passe ta nouvelle vie à Paris ?
- Ça fait plus de 10 ans que je vis à Paris, j'habite près de la Gare de l'Est.
* Que fais-tu maintenant ?
- Je suis Pasteur maintenant. Ici, je fais la musique, je fais tout, mais Dieu m'a appelé, je travaille pour Dieu. Je suis dans une grande église, Notre Dame de Paris, où je travaille sur le Catéchisme.
* Quelle vie mènes-tu depuis que tu es Pasteur ?
- Comme je le dis, je ne sors plus au hasard. Ma sœur, à côté est venue me rendre visite; et comme ça fait longtemps qu'on ne se voit pas, nous avons profité de ce jour, pour venir nous distraire un peu au maquis. De là, je rentre chez moi.
* Comment expliques-tu la présence d'un Pasteur et ses visiteurs dans un maquis où l'alcool coule à flot, où l'ambiance est sans contrôle ?
- C'est vrai, ce que tu dis. Je comprends, mais quand j'ai vu ma sœur j'étais trop dans la joie donc je ne me suis pas contrôlé ! Ne prends pas ça en mal. Dieu est toujours avec moi, ya fohi, tu vois non ?
* Tu peux me parler de ton album qui a eu du succès en Côte d'Ivoire avant ton voyage sur l'Europe ?
- Oui. On peu dire que c'est grâce à Kéké Kassiry que je suis venu à la musique. Normalement, je ne devais pas faire la musique. A l'époque, paix à son âme, Chikito et moi, étions des danseurs de Kassiry. Nous sommes venus en France à l'âge de 18 ans. Après, j'ai eu un peu de pétards et pas mal de soucis, alors j'ai décidé de rentrer au pays où j'ai passé 6 ans. Ensuite j'ai commencé à jouer les gros bras, j'étais heureux quand je faisais les dégâts. Après tout ça, j’ai été inspiré pour faire la musique.
* Quel souvenir gardes-tu de ton passé ?
J'ai beaucoup galeré dans ma vie. (Silence). Mais, comme je suis un homme dur, j'ai persévéré quoi, tu vois, ya fohi. Par rapport à tout ça, comme on dit, Dieu est pour chacun, je suis un gars, mon cœur n'est pas mauvais. Mon cœur est très blanc, tu vois Dieu m'a aidé, il m'a appelé, je suis pasteur désormais.
Depuis notre entretien, tu n'as pas arrêté de dire que tu es pasteur. Peut-on savoir comment le Seigneur t'utilise.
- Tu vois, beaucoup de choses ont changé en moi. Avant, je m'énervais assez, et je causais pas mal de dégâts. En ce moment, ma vie est à Dieu et j'ai laissé tomber le mauvais coté de ma vie.
C'est quoi le mauvais coté de ta vie ?
- Pour ceux qui ont connu mon passé, à Abidjan et ses communes, mon nom faisait trembler. Parce que j'étais très violent, tu vois non, ya fohi. Quand je frappe, ça fait très mal.
* Ça fait combien de temps que Gor la Montagne n'est pas retourné en Côte d'Ivoire ?
- Mon ambition n'est pas de retourner en Côte d'Ivoire ! Si je veux aller au pays, c'est pour aller présenter mon produit et après, revenir. Mais pas pour y rester comme avant. La mentalité que j'ai aujourd'hui n'est pas comme celle d'avant.
* C'est quoi le projet immédiat de Gor la Montagne ?
- Comme je le disais plus haut, je suis un homme de Dieu, je proclame la bonne nouvelle aux gens. J'essaie de convertir les gens qui ne connaissent pas Dieu. La vie qu'on mène, c'est un songe, l'esprit c'est pour Dieu. Après tout, Dieu est notre créateur. Maintenant, après tout ce que les gens savent de moi dans le passé, je rappelle que Dieu m'a pris et je continue dans cette direction.
* Pour toi, si la vie était à refaire…
- Tu sais, j'ai fait trop de gaffes dans ma vie. Quand je pense à tout ça, je me dis que Dieu est bon. Si non, depuis longtemps je n'avais plus pas ma place sur la terre. Mais, ce Dieu-là, il a un plan pour chacun. Voilà je demande à mes vieux pères de rester cool quoi, car c'est pas bon de faire le banditisme. Je pense aussi à mon pays. Je sais que ça va aller un jour quoi, tu vois non, ya fohi!